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Le Blog du Deg
14 mars 2008

Que croyez-vous ?

Que j'allais vous laisser tranquille ?! Que je ne viendrais pas vous emmerder avec mes spleens à deux balles ?! Que j'allais écrire sur tout le bonheur du monde, que ça au moins ça serait original ? Non. Je n'ai pas cette originalité là. D'ailleurs, de l'originalité j'en ai de moins en moins. Plus vraiment de conviction non plus. Vaguement de gauche, toujours à rêver encore et encore de trucs impossibles. Le bonheur sur terre: même pas. Juste le mien. Sans rien savoir vraiment de comment l'atteindre. Ce serait quoi mon bonheur ? Ne pas être emmerdé, ne pas devoir rendre de compte, qu'on m'aime quand même, avoir du blé, un chat, un appartement décent. La décence, ça, je m'y connais moins bien. D'aucuns diraient que je ne le suis pas, à me plaindre tout le temps alors que ma vie n'est pas désagréable, alors même que je n'ai pas fait grand chose pour la mériter. Mais bon. Je suis insatisfait. Je voulais, voudrais encore être une star, un reconnu. Pas pour l'argent, je suis encore suffisamment romantique (trop). Pour me sentir chez moi. Partout. Pour vaincre ce qui me pousse à craindre les gens, tous.

J'ai rêvé bizarrement cette nuit. C'est peut-être le printemps qui revient. J'étais sur la terrasse de la baraque de ma grand-mère, au Pouliguen. Une belle baraque, "front de mer", deux étages et un rez-de-chaussée. Sur la terrasse, au deuxième avec mon paternel, et la marée était très haute, si haute qu'il y avait la mer jusqu'à la terrasse. Et je disais à mon père que ça tombait bien, parce que j'avais toujours rêvé de plonger de cette terrasse. La terrasse faut que je vous la remette : elle est grande, carrée, et il y a une pièce avec des grandes baies vitrées en long. Quand on y dort, on se fait réveiller par le soleil, plein la gueule, dès potron-minet. On y entend rien que la mer et les gamins. Et là mon père me dit que j'en rêvais de me jeter - et c'était vrai - pour le punir de n'être pas resté avec ma mère.

Comme c'est un rêve, je ne peux pas engueuler mon père, lui dire que ce sont des conneries. Mon père dans mon rêve, c'est forcément une partie de moi dans le réel. Alors je me suis fait une révélation ? Peut-être. C'est d'autant plus curieux que je dois voir mon père d'ici peu. J'avais prévu de lui déballer mon sac, de lui raconter ma vie parce qu'il ne l'avait jamais entendue. Contrairement à vous, presque tous. Alors quoi ? Je vais lui raconter ça aussi ? Je pense. Mais tout ce ressentiment qui me bouffe depuis des années, ça serait ma faute à moi ? Je me prépare depuis longtemps à lui en mettre plein la gueule et d'un coup, je me rends compte qu'il n'y a joué qu'un rôle mineur ? Je crois quand même qu'il faut que je lui dise.

Mais si je n'ai plus de haine, qu'est-ce qui va me pousser ? La nécessité ? L'ambition personnelle ? Je parle à des gens qui m'ont connu il y a longtemps, qui me trouvent plus sympa, plus gentil, qui se dise qu'en vieillissant, j'ai changé, je me suis modéré. Ils se disent que je suis intelligent et que j'ai de l'ambition. C'est faux. Mon ambition d'autrefois s'est évaporée, peu à peu, avec mes problèmes. Je voulais monter, haut, pour me venger, pour leur montrer, à mon père, ma mère, à tous, ce dont j'étais capable. Ça me sert à quoi maintenant ? Je n'en veux plus à grand monde, je n'ai plus vraiment d'ambition, je ne sais plus vraiment de quoi je suis capable et j'ai juste peur de merdouiller toute ma vie. Fini la haine, place à la peur : être père, faire vivre une famille, donner l'exemple ... Avec toujours mes névroses : faire moins bien que les autres. Moins d'argent, gagné ou pas, moins de "respectabilité" ...

Vous imaginez : je pense encore au plâtre. A mon sens, mieux vaut être chef d'une petite entreprise qui marche que bosser pour des bœufs qui vont vous dire que le client a raison, que ce bleu est vraiment trop "vibrant", en gagnant à peine de quoi vivre.

Le travail, je ne m'y fais pas. J'oublie toujours un truc, un machin. Ça fait pas crédible. C'est pas comme ça que je vais gagner plus. On n'est pas tous égaux devant la mémoire. Je me souviens de tas de choses, mais je n'en suis jamais sûr. Pourtant à la Wii je me démerde bien !

Je veux gagner contre tout ça. Je ne sais pas trop comment faire. Faut que je me force. Encore.

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