Chantiers
Aujourd'hui, j'ai peint. La pièce a absorbé de l'ordre de 3 couches de peinture. C'est la toile de verre. Ma patience est mise à rude épreuve. Je n'étais pas seul. D'habitude, je ressasse des tas de trucs. Je ne comprends pas vraiment pourquoi mais sitôt seul mes traumas reviennent. Des situations qui me font encore honte, au point que je n'en parle pas. Ce soir non plus d'ailleurs.
Je me prépare psychologiquement à bosser. En fait, je me prépare surtout au côté social du travail : dire bonjour, sourire, fumer des clopes avec les collègues ... Des tas de trucs que je ne sais pas vraiment faire naturellement. Tutoyer des inconnus, parler de la pluie et du beau temps, boire du café en disant qu'on en a besoin parce qu'on est débordé, "sous l'eau", éviter la politique. C'est pas là-bas que je vais raconter du Vuillemin.
Passons. Vous voulez du croustillant ? Vous voulez des histoires d'ex ? Je ne vous entends pas ! Bon, d'accord. Vous vous souvenez de la fille du train. Mais si, ma première fois. Je l'ai retrouvée. Elle vit loin. On a passé quelques heures dans un café. Je crois qu'on était un peu gêné. Elle a beaucoup changé. Pour tout dire, je crois qu'elle est homosexuelle. Je n'ai pas abordé le sujet de front, elle avait l'air suffisamment mal à l'aise. Et puis mon manque de subtilité a sa limite malgré tout : l'empathie. Sur le moment je dois avouer que ça ne m'a fait- ni chaud ni froid. J'étais très content de la revoir. Je suis d'ailleurs très content de l'avoir revue et j'espère la revoir. Mais le lendemain en plâtrant, j'ai flippé. Il ne s'agit pas du tout d'un "peut-être que c'est à cause " (j'aurais dit plutôt "grâce"), mais peur que le présent efface mon passé. C'est vrai, si on devient amis aujourd'hui, ne risque-t-on pas d'oublier - enfin pour elle je m'en fous un peu car c'est surtout MON souvenir - tout ce que j'ai pu noter dans mon blog (épisode II) ? Ma muse me faisant de plus en plus défaut, que vais-je devenir si je résous mes problèmes et que j'oublie jusqu'aux belles choses qui me sont arrivées pour ne vivre qu'au présent ? C'est déjà plus ou moins le cas de la politique...
Quid ?