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Le Blog du Deg
15 février 2008

Chantiers

Aujourd'hui, j'ai peint. La pièce a absorbé de l'ordre de 3 couches de peinture. C'est la toile de verre. Ma patience est mise à rude épreuve. Je n'étais pas seul. D'habitude, je ressasse des tas de trucs. Je ne comprends pas vraiment pourquoi mais sitôt seul mes traumas reviennent. Des situations qui me font encore honte, au point que je n'en parle pas. Ce soir non plus d'ailleurs.

Je me prépare psychologiquement à bosser. En fait, je me prépare surtout au côté social du travail : dire bonjour, sourire, fumer des clopes avec les collègues ... Des tas de trucs que je ne sais pas vraiment faire naturellement. Tutoyer des inconnus, parler de la pluie et du beau temps, boire du café en disant qu'on en a besoin parce qu'on est débordé, "sous l'eau", éviter la politique. C'est pas là-bas que je vais raconter du Vuillemin.

Passons. Vous voulez du croustillant ? Vous voulez des histoires d'ex ? Je ne vous entends pas ! Bon, d'accord. Vous vous souvenez de la fille du train. Mais si, ma première fois. Je l'ai retrouvée. Elle vit loin. On a passé quelques heures dans un café. Je crois qu'on était un peu gêné. Elle a beaucoup changé. Pour tout dire, je crois qu'elle est homosexuelle. Je n'ai pas abordé le sujet de front, elle avait l'air suffisamment mal à l'aise. Et puis mon manque de subtilité a sa limite malgré tout : l'empathie. Sur le moment je dois avouer que ça ne m'a fait- ni chaud ni froid. J'étais très content de la revoir. Je suis d'ailleurs très content de l'avoir revue et j'espère la revoir. Mais le lendemain en plâtrant, j'ai flippé. Il ne s'agit pas du tout d'un "peut-être que c'est à cause " (j'aurais dit plutôt "grâce"), mais peur que le présent efface mon passé. C'est vrai, si on devient amis aujourd'hui, ne risque-t-on pas d'oublier - enfin pour elle je m'en fous un peu car c'est surtout MON souvenir - tout ce que j'ai pu noter dans mon blog (épisode II) ? Ma muse me faisant de plus en plus défaut, que vais-je devenir si je résous mes problèmes et que j'oublie jusqu'aux belles choses qui me sont arrivées pour ne vivre qu'au présent ? C'est déjà plus ou moins le cas de la politique...

Quid ?

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Commentaires
L
Je suis assez d'accord avec toi. Mais ayant pendant longtemps fait partie des "nostalgiques", je me demande s'il n'y a pas une fatwa contre le "passéisme". De plus, si l'on suit les modes de fringues et design, on s'aperçoit que la seule façon d'innover est de sans cesse réinterpréter le passé. Certainement parce qu'il nous construit. Il y a pourtant un amour viscéral de l'humain pour "l'authentique" (que je critique volontiers par ailleurs). Ces réinterprétations sont donc souvent vues comme des dénaturations. Ce qui n'est pas faux. Vaut-il mieux la copie ou l'original ? A en croire le marché de la contrefaçon ...
I
Faut-il avoir peur que notre présent efface notre passé? Je vois plutôt ça comme une forme de bonheur. Je crains plus que mon (ou mes) passé envahisse mon présent. Déjà que l'avenir y prend parfois une place trop importante...
N
Sans parler des trucs qu'y font bouffer à la poiscaille, mon bon M'sieur...
L
Avec tout c'qui nous envoient dans la tmo-sphère ...
N
Traumas d'ado qui découvre la pléthore d'examens à passer chaque jour ... si possible en les réussissant ? Quelqu'uns m'étreignent aussi, au fur et à mesure que les choix de carrière se découvrent, se heurtent, copulent avec violence ou s'étranglent joyeusement.<br /> <br /> En tout cas, meilleurs voeux de cafés-clopes. Je ne bosse que comme ça, d'ailleurs. Je te souhaite les mêmes vannes pourries, les problèmes métaphysiques et les reconstructions du monde, même sans politique.
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